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À propos de SANS TITRE, perles blanches, 2017

Il s'agit d'une œuvre qui réside autant dans l'action menée que dans l'objet final. Assembler une par une ces perles minuscules occupe un temps long et lent. Une centaine d'heures sont nécessaires, peut-être un peu plus. Je travaille tranquillement. Je ne me presse pas. Il n'est pas ici question de productivité ou de performance mais plutôt d'un cheminement discret et paisible.

Au terme de ces minutieuses heures de travail il reste une petite forme blanche, un carré de perles légèrement scintillant. L'oeuvre ne représente rien en particulier mais un motif se créé dans l'alternance improvisée de perles blanches et de perles nacrées étroitement liées. Avec la lumière, ce dessin du hasard produit un reflet imperceptible, mouvant et changeant.

Sans doute cette pièce est-elle, dans l'ensemble de ma production, la plus colorée de notions boudhistes. Elle s'inscrit dans la durée en proposant la trace d'un geste longuement répété mais elle représente aussi, d'une certaine façon, une méditation sur l'éphémère.

Octobre 2020

À propos du mot ÉPUISER

Entretient avec Emmanuel Aragon dans le cadre de la publication Doucement doucement 

 

C'est un mot existentiel et un peu triste car il évoque le dépérissement et la raréfaction. Il me semble que l'art, et la création en général, propose une voie contraire. Je trouve très beau que l'artiste puisse imaginer quelque chose aujourd'hui empruntant à ce qui a été fait avant lui sans pour autant proposer une simple imitation. Il est capable d'interroger et de renouveler à l'infini des formes, des postures et des concepts vieux de plusieurs milliers d'années. J'aime à croire que l'intelligence créative est une ressource inépuisable.

Septembre 2020

À propos de SANS TITRE, céramique, installation, dimensions variables, 2016/2020

 

Il s'agit d'une œuvre très simple fondée sur un geste primitif : le pincement d'une petite boule d'argile entre mes doigts. Un creux s'imprime puis la terre s'aplatit légèrement créant une empreinte presque imperceptible. Chaque pièce est soigneusement polie. Certaines sont émaillées d'autres pas et je ne saurais dire pourquoi. Il reste seulement cette forme un peu organique, comme un pétale, petit résidu de la rencontre entre mon corps et la matière.

 

Ce geste me plait car il est sans originalité ni ostentation. Ce qui le rend particulier, peut-être, c'est sa répétition. Comme souvent dans mon travail, un rythme s'impose, très lent et mesuré. Je finis et je recommence. Finir et recommencer. Une respiration. L'installation peut se prolonger à l'infini, être raccourcie en fonction de l'espace dans lequel elle prend place. Elle s'adapte aux dimensions et aux reliefs, légère et discrète comme un passage furtif.

 

Aux Archives, j'ai intégré à l'installation le creux existant entre deux cimaises noires. Cela permettait à la fois de souligner le vide, de le confirmer à notre regard, et de créer un lien entre deux espaces, deux moments. Si je devais vraiment poétiser mon travail, je dirais qu'il est la tentative semi consciente d'apprivoiser le passage du temps et l'impermanence.

Septembre 2020

À propos de SANS TITRE, tissage blanc, tissu en coton et drap de lin recyclés, 2017

 

L'œuvre que je propose pour cette deuxième édition de À L'Encan reprend des composantes habituelles de mon travail : absence de sujet, simplicité des gestes et des matériaux, répétition et ritualisation, implication du corps dans ce qui devient une expérience méditative. Par ailleurs, je me suis intéressée à la matière et à la symbolique de l'objet offert par Le Ryad, à savoir une taie d'oreiller ayant servi dans les chambres de l'hôtel.

 

Sans titre, tissage blanc présente une trame de bandes de tissus découpées. Certaines proviennent de la taie elle-même, d'autres d'un linge personnel : un drap de lin confectionné par ma grand-mère paternelle, usés par mes grand-parents, mes parents, puis moi-même. Trop abimé pour être utilisé en tant que tel je l'avais conservé dans l'idée de m'en servir pour une œuvre.

 

Sans titre, tissage blanc matérialise des liens imperceptibles entre les êtres et les choses : l'hôtel de ma rue, les personnes qui y travaillent, les voyageurs qui y séjournent, la passante que je suis, ceux qui partent et ceux qui restent. À travers le tissage, les toiles se croisent, les histoires et les mémoires se mélangent.

Mars 2017

À propos de SANS TITRE, dessin au vin cuit, Domaine de Beaujeu cuvée Pauline 2015, sur papier aquarelle Arches, 2016

Je me suis intéressée au contenu de la bouteille, le vin rosé, dont j'ai travaillé la couleur par des cuissons de températures et de durées différentes. L'oeuvre est constituée d'une succession linéaire de points envahissant tout l'espace de la feuille, pratique que j'ai déjà explorée dans certains de mes travaux à l'aquarelle.

 

Dans cette œuvre, j'ai aussi repris des notions qui me sont de plus en plus essentielles : absence de sujet, simplicité du geste et des matériaux, répétition et ritualisation, implication du corps dans ce qui devient une expérience quasi méditative.

 

Ces derniers thèmes entrent en résonance avec les arts du vin eux-mêmes fondés sur des pratiques dans lesquelles le temps et l'espace sont soumis à la récurrence : cycle des saisons, rythme des rangs de vignes, cadence des vendanges et de la mise en bouteilles...

Novembre 2016

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